Ce blog est destiné, par ordre de priorité 1) à mes classes de FM 2) à l'ensemble des élèves du CRR 3) à tous les visiteurs qu'elles pourront intéresser

samedi 2 mai 2015

La gamme mineure et ses variantes


1. Gamme mineure naturelle

C'est le "mode de la médiéval" ou "mode aeolien".
On ne la trouve pas dans le système tonal.
Elle est utilisée uniquement dans le langage modal (jusqu'au XV° siècle environ).
Il n'y a aucune altération en plus ou en moins par rapport à la relative majeure, donc aucune altération accidentelle.

Exemple : sol mineur naturel (mêmes notes qu'en si bémol majeur, sa relative).
Sol mineur naturel ou "mode la sur sol" ou encore "sol aeolien". J'ai mis volontairement des bémols "de précaution".

On note que cette gamme n'a pas de note sensible. Le fa naturel (VII° degré) est UN TON en dessous du sol (tonique). Pour que le VII° degré soit une "note sensible", il faut qu'il soit un demi-ton sous la tonique.

2. La gamme mineure harmonique

Comme son nom l'indique, elle sert à construire les accords.
Mais pas seulement.
En fait, on la trouve partout dans la mélodie, sauf dans le cas où l'utilisation successive du VI degré et de la sensible provoquerait un intervalle de seconde augmentée.
C'est une création du langage tonal, qui a remplace le langage modal.

Sol mineur harmonique. Les flèches indiquent que le VI° degré est bas et que le VII° est haut.
 Cette gamme vient du souhait des compositeurs d'avoir une note sensible en mineur, comme en majeur, ce qui convient mieux au langage tonal.

Comme on le voit, cette gamme harmonique possède un intervalle de seconde augmentée que les compositeurs ont cherché presque systématiquement à éviter sur le plan mélodique parce que sa "couleur" est trop voyante.

Naturellement, tant que la sensible ne succède pas directement au VI° degré (ou l'inverse), autrement dit, tant qu'il n'y a pas de seconde augmentée, on peut utiliser la gamme mineure harmonique pour les mélodies.

Cette mélodie utilise le mineur harmonique mais le fa# ne succède pas directement au mi bémol. ==> pas de 2de aug.


Même chose que ci-dessus


Le fa# succède au mi bémol mais en descendant : la 7° diminuée, contrairement à la 2de aug. ne pose pas de problème.


3. Comment éviter la seconde augmentée ?

La solution est de rapprocher le VI° et le VII° degré, soit en montant le premier, soit en descendant le deuxième. Ainsi, on obtient une seconde majeure à la place de la seconde augmentée.

4. Le mineur mélodique ascendant.

Ainsi appelé principalement parce qu'il consiste à hausser les deux notes car, en réalité, il peut aussi être utilisé en descendant.
Ainsi, on conserve une note sensible mais on évite la seconde augmentée.

Les flèches montrent que le VI° et le VII° sont hauts. Il y a une seconde majeure entre le VI et la sensible.

5. Mineur mélodique descendant.

Cette variante sacrifie la sensible. Le fa# redevient donc un fa naturel comme dans le mineur naturel.
Le fait de sacrifier la sensible n'est pas gênant, dans la mesure où celle-ci descend vers le VI au lieu de monter à la tonique.
Les flèches montrent que le VII et le VI sont bas tous les deux. A nouveau, on obtient une seconde majeure.



REMARQUE
On me pose parfois la question de savoir la différence qui existe entre le mineur mélodique descendant et le mineur naturel. Question légitime dans la mesure où ils contiennent exactement les mêmes notes.
La différence, c'est que le mineur naturel, à l'époque où il était utilisé (Moyen-Age), était utilisé sur toute la longueur de l'œuvre (pas de sensible) alors que le mélodique descendant est utilisé uniquement quand c'est nécessaire pour éviter la seconde augmentée.


A RETENIR

(Mineur naturel et) mélodique descendant : VI° et VII° degrés BAS
Mineur harmonique : VI° degré BAS et VII° degré HAUT, (d'où la seconde augmentée).
Mélodique ascendant : VI° et VII° degrés HAUTS.

Remarque : On comprend mieux la problématique si on veut bien considérer qu'il n'y a pas trois gammes mineures différentes mais une seule avec des "degrés mobiles". C'est une gamme "à la carte",  modulable en fonction des besoins et des contextes.

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